Cette page fait partie de la série sur le 4ᵉ commandement : Le sabbat :
- Appendice 5a : Le sabbat et le jour pour aller à l’église, deux choses différentes
- Appendice 5b : Comment observer le sabbat à l’époque moderne (Page actuelle).
- Appendice 5c : Mettre en pratique les principes du sabbat dans la vie quotidienne
- Appendice 5d : La nourriture le jour du sabbat — Guide pratique
- Appendice 5e : Les déplacements le jour du sabbat
- Appendice 5f : Technologie et divertissement le jour du sabbat
- Appendice 5g : Travail et sabbat — Naviguer dans les défis du monde réel
DÉCIDER D’OBSERVER LE SABBAT
Dans l’article précédent, nous avons établi que le commandement du sabbat s’applique toujours aux chrétiens aujourd’hui et que l’observer est bien plus que choisir un jour pour aller à l’église. Nous passons maintenant au côté pratique : comment réellement respecter le quatrième commandement une fois que vous avez décidé de l’obéir. Beaucoup de lecteurs arrivent à ce point sans expérience du sabbat — peut-être catholiques, orthodoxes, baptistes, méthodistes, pentecôtistes ou d’une autre dénomination — et ils veulent honorer le septième jour tout en restant là où ils sont. Cet appendice est pour vous. Il vise à vous aider à comprendre ce que Dieu exige, à séparer la vérité biblique de la tradition humaine et à vous donner des principes pratiques pour observer le sabbat de manière fidèle, joyeuse et adaptée à la vie moderne. Pourtant, il est crucial de se rappeler que le quatrième commandement n’est pas un devoir isolé mais fait partie de la Loi sainte et éternelle de Dieu. Observer le sabbat ne remplace pas les autres commandements de Dieu ; au contraire, cela découle naturellement d’une vie consacrée à l’ensemble de Sa Loi.
LE CŒUR DE L’OBSERVANCE DU SABBAT : SAINTETÉ ET REPOS
SABBAT ET SAINTETÉ
La sainteté signifie être mis à part pour l’usage de Dieu. Tout comme le tabernacle était séparé de l’usage commun, ainsi le sabbat est mis à part des autres jours de la semaine. Dieu l’a montré à la création lorsqu’Il a cessé Son œuvre le septième jour et l’a sanctifié (Genèse 2:2-3), établissant le modèle pour Son peuple. Exode 20:8-11 nous appelle à « nous souvenir du sabbat » et à « le sanctifier », montrant que la sainteté n’est pas un supplément facultatif mais l’essence même du quatrième commandement. En pratique, la sainteté signifie façonner les heures du sabbat pour qu’elles se tournent vers Dieu — s’éloigner des activités qui nous ramènent aux routines ordinaires et remplir ce temps d’éléments qui approfondissent notre conscience de Lui.
SABBAT ET REPOS
Parallèlement à la sainteté, le sabbat est aussi un jour de repos. En hébreu, שָׁבַת (shavat) signifie « cesser » ou « arrêter ». Dieu a cessé Son œuvre créatrice, non parce qu’Il était fatigué, mais pour donner à Son peuple le modèle du repos. Ce repos est plus qu’une simple pause dans le travail physique ; il s’agit de sortir du cycle normal de travail et de consommation pour expérimenter la présence, le rafraîchissement et l’ordre de Dieu. C’est une pause délibérée pour reconnaître Dieu comme Créateur et Soutien, Lui faisant confiance pour prendre soin de nous pendant que nous cessons nos efforts. En embrassant ce rythme, les croyants commencent à voir le sabbat non comme une interruption mais comme un don hebdomadaire — un temps sacré pour réaligner nos priorités et renouveler notre relation avec Celui qui nous a créés.
L’UNIQUE CARACTÈRE DU SABBAT
Le sabbat est unique parmi les commandements de Dieu. Il est enraciné dans la création elle-même, sanctifié avant qu’il n’y ait une nation d’Israël, et il se concentre sur le temps plutôt que sur le comportement seul. Contrairement aux autres commandements, le sabbat exige un acte conscient de mise à part de nos routines normales tous les sept jours. Pour ceux qui ne l’ont jamais pratiqué auparavant, cela peut sembler à la fois excitant et intimidant. Pourtant, c’est précisément ce rythme — sortir de l’ordinaire pour entrer dans le repos appointé par Dieu — qui devient un test hebdomadaire de foi et un signe puissant de notre confiance en Sa provision.
LE SABBAT COMME TEST HEBDOMADAIRE DE FOI
Cela fait du sabbat non seulement une observance hebdomadaire mais aussi un test récurrent de foi. Tous les sept jours, les croyants sont appelés à se détourner de leur propre travail et des pressions du monde pour faire confiance à Dieu qui pourvoira à leurs besoins. Dans l’ancien Israël, cela signifiait recueillir deux fois plus de manne le sixième jour et faire confiance pour qu’elle dure jusqu’au septième (Exode 16:22) ; à l’époque moderne, cela implique souvent d’organiser ses horaires de travail, ses finances et ses responsabilités afin que rien n’empiète sur les heures sacrées. Observer le sabbat de cette manière enseigne la dépendance à la provision de Dieu, le courage de résister aux pressions extérieures et la volonté d’être différent dans une culture qui valorise la productivité constante. Avec le temps, ce rythme forme une colonne vertébrale spirituelle d’obéissance — qui entraîne le cœur à faire confiance à Dieu non seulement un jour par semaine mais chaque jour et dans chaque domaine de la vie.
QUAND LE SABBAT COMMENCE ET SE TERMINE
Le premier et le plus élémentaire aspect de l’observance du sabbat est de savoir quand il commence et quand il se termine. Dans la Torah, nous voyons que Dieu a établi le sabbat comme une période de vingt-quatre heures du soir au soir, et non du lever au lever ou de minuit à minuit. Dans Lévitique 23:32, concernant le Jour des Expiations (qui suit le même principe de timing), Dieu dit : « du soir au soir vous observerez votre sabbat. » Ce principe s’applique également au sabbat hebdomadaire : le jour commence au coucher du soleil du sixième jour (vendredi) et se termine au coucher du soleil du septième jour (samedi). En hébreu, cela s’exprime ainsi : מֵעֶרֶב עַד־עֶרֶב (me’erev ‘ad-‘erev) — « du soir au soir. » Comprendre ce timing est fondamental pour honorer correctement le sabbat à toute époque.
PRATIQUE HISTORIQUE ET JOUR HÉBREU
Ce calcul du soir au soir est profondément enraciné dans le concept hébreu du temps. Dans Genèse 1, chaque jour de la création est décrit comme « il y eut un soir, il y eut un matin », montrant que dans le calendrier de Dieu, un nouveau jour commence au coucher du soleil. C’est pourquoi les Juifs du monde entier allument des bougies et accueillent le sabbat au coucher du soleil le vendredi soir, une tradition qui reflète le modèle biblique. Bien que le judaïsme rabbinique ait développé plus tard des coutumes supplémentaires, la frontière biblique de base « du coucher au coucher » reste claire et inchangée. Même à l’époque de Jésus, nous voyons ce modèle reconnu ; par exemple, Luc 23:54-56 décrit les femmes se reposant « le jour du sabbat » après avoir préparé les aromates avant le coucher du soleil.
APPLICATION PRATIQUE AUJOURD’HUI
Pour les chrétiens qui cherchent à honorer le sabbat aujourd’hui, la manière la plus simple de commencer est de marquer le coucher du soleil du vendredi comme le début de votre repos sabbatique. Cela peut être aussi simple que de régler une alarme ou de suivre un tableau local des couchers du soleil. En hébreu, le vendredi s’appelle יוֹם שִׁשִּׁי (yom shishi) — « le sixième jour » — et le samedi s’appelle שַׁבָּת (Shabbat) — « sabbat. » Lorsque le soleil se couche sur yom shishi, Shabbat commence. En vous préparant à l’avance — en terminant le travail, les tâches ménagères ou les courses avant le coucher du soleil — vous créez une transition paisible vers les heures sacrées. Ce rythme aide à bâtir la constance et indique à la famille, aux amis et même aux employeurs que ce temps est mis à part pour Dieu.
LE REPOS : ÉVITER LES DEUX EXTRÊMES
En pratique, les chrétiens tombent souvent dans l’un des deux extrêmes lorsqu’ils essaient de « se reposer » le jour du sabbat. Un extrême traite le sabbat comme une inactivité totale : vingt-quatre heures à ne rien faire sauf dormir, manger et lire du matériel religieux. Bien que cela reflète un désir d’éviter de briser le commandement, cela peut manquer la joie et la dimension relationnelle du jour. L’autre extrême traite le sabbat comme une liberté de travail et une permission pour un divertissement centré sur soi — restaurants, sports, visionnage excessif d’émissions ou transformer le jour en mini-vacances. Bien que cela puisse sembler du repos, cela peut facilement remplacer la sainteté du jour par des distractions.
LE VÉRITABLE REPOS DU SABBAT
La vision biblique du repos du sabbat se situe entre ces deux extrêmes. Il s’agit de cesser le travail ordinaire pour consacrer son temps, son cœur et son attention à Dieu (sainteté = mis à part pour Dieu). Cela peut inclure le culte, la communion avec la famille et d’autres croyants, des actes de miséricorde, la prière, l’étude et des promenades tranquilles dans la nature — des activités qui rafraîchissent l’âme sans la ramener au train-train quotidien ni l’orienter vers un divertissement séculier. Ésaïe 58:13-14 donne le principe : détourner son pied de faire son propre plaisir le jour saint de Dieu et appeler le sabbat un délice. En hébreu, le mot pour délice ici est עֹנֶג (oneg) — une joie positive enracinée en Dieu. C’est ce type de repos qui nourrit à la fois le corps et l’esprit et honore le Seigneur du sabbat.